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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 17:56
The Michael J. Fox Show (Pilote)

Parkinson, le glas?

La Note: 3/5

Ancien animateur télé, Mike Henry est un père de famille atteint de la maladie de Parkinson. Lorsqu'un nouveau traitement l'aide à mieux gérer son état de santé, il décide de reprendre l'antenne, devant alors jongler entre tous les challenges liés à sa carrière, sa vie de famille et son combat contre la maladie.

Pour ceux qui sont nés à l’orée des années 80, Michael J. Fox représente beaucoup de choses. Grâce à la trilogie cinématographique Retour vers le futur, l’interprète de Marty McFly est devenu l’une des figures inoubliables de l’âge d’or des comédies fantastiques familiales qui nourrissaient l’imaginaire, alors en plein développement, de cette génération. A ses côtés, on peut citer son partenaire Christopher Lloyd (le « Doc »), Bill Murray (S.O.S. Fantômes 1et 2), l’impayable Rick Moranis (Chéri j’ai rétréci les gosses et S.O.S. Fantômes aussi), Bob Hoskins (Roger Rabbit), Martin Short (L’Aventure intérieure, revu il y a deux ans dans Damages) et tous les gamins des Goonies. Peu importe la suite de leurs carrières respectives, ces acteurs bénéficient à vie d’une côte de sympathie élevée auprès des trentenaires. Du fait de son histoire personnelle douloureuse, celle de Michael J. Fox est peut-être la plus haute.

The Michael J. Fox Show (Pilote)

Atteint de la maladie de Parkinson depuis plus de vingt ans, Fox a vu sa carrière s’effriter malgré quelques rôles marquants, notamment dans Outrages de Brian De Palma. Mais on n’oublie pas qu’il fait partie de nos premiers souvenirs d’addiction sérielle, quand on programmait le magnétoscope pour enregistrer, passé minuit, les épisodes en VO de Spin City (et Seinfeld) diffusés par Canal+ à la fin des années 90. Sans être renversante, la série était plutôt drôle, la VO nous donnait l’impression de « voir » de la télé américaine et le physique d’ado de l’acteur nous renvoyait une image immaculée de notre enfance ainsi qu’un fantasme à la Peter Pan dans lequel on pouvait se lover. Las, l’ironie du sort, celle-là même qui cloua Superman (Christopher Reeve) sur un fauteuil roulant, choisit de coller une maladie dégénérescente à notre éternel Marty.

The Michael J. Fox Show (Pilote)

Aujourd’hui il revient enfin, dans une comédie qui porte son nom, chose qui a toujours existé aux Etats-Unis mais qui n’a peut-être jamais été autant justifiée. Car il s’agit d’une sorte d’autobiographie (s’il fallait inventer un terme on pourrait dire bioshow), certes passée à la moulinette de codes comiques pas franchement nouveaux, mais qui s’appuie bel et bien sur une mise en abîme de la situation professionnelle de l’acteur ainsi que sur un sens de l’autodérision à toute épreuve. C’est une ancienne vedette (du journalisme) atteinte de Parkinson qui s’appelle Mike et qui veut revenir sur le devant de la scène. Mettre en scène, justement, sa propre maladie est très rare et nécessite un travail d’écriture capable d’anticiper, voire de déjouer, non seulement le pathos et le pathétique mais aussi certaines attentes voyeuristes du téléspectateur. Le co-créateur Will Gluck, réalisateur malin de Easy A et Sexe entre amis, y parvient grâce à l’intelligence et la complicité de Fox. - « Tu devrais revenir, tout le monde t’aime », dit Wendell Pierce (The Wire, Treme), - « Oui mais je ne veux pas d’un job par pitié ». Tout est dit. Fox ne veut pas être un phénomène de foire et préfère surprendre son monde en se moquant de lui-même, de sa maladie, de sa taille, de certains collègues aussi, de sa capacité à séduire à nouveau (les fans, les femmes), de toutes les questions qu’ils se posent depuis tant d’années. Ce n’est pas encore hilarant (le deuxième épisode est déjà bien meilleur) mais c’est drôle et touchant. En fait, malgré ses 88 spasmes à l’heure, notre éternel Marty montre surtout qu’il est de retour pour nous prouver qu’il a encore un futur.

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