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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 19:34
Orange is the new black (Pilote)

Oranges amères

Un an dans une prison pour femmes de sécurité minimale dans le Connecticut à la rencontre de personnages farfelus mais attachants...

Joyeusement allumée, dégageant d’enivrantes vapeurs comico-toxiques politiquement incorrectes durant plusieurs saisons, Weeds s’est donc éteinte cette année, laissant le téléspectateur exhaler un soupir de soulagement : le cul de joint n’est jamais un très bon moment à passer. Néanmoins, pas le temps de souffler pour sa créatrice, Jenji Kohan, qui est déjà de retour avec Orange is the new black, nouvelle série de 13 épisodes lancés d’une traite par Netflix, avec comme interprètes Taylor Schilling (Mercy Hospital), Jason Biggs (American Pie) et la toujours piquante Laura Prepon (That’70s show). Basée sur l’histoire vraie de Piper Kerman, relatée dans le livre du même nom, la série suit les 15 mois d’emprisonnement d’une femme ayant commis un délit vieux de dix ans. Une Madame-tout-le-monde qui découvre les codes d’un milieu hostile et s’en accommode tant bien que mal, avec en toile de fond une histoire de drogue…

Orange is the new black (Pilote)

Vous l’aurez compris, l’esprit de Weeds n’est pas loin, contrairement à celui d’Oz même si la série référence en matière de prison est citée dans un dialogue. En fait, Orange is the new black pourrait très bien combler l’ellipse carcérale de Nancy Botwin, située entre la saison 6 et la saison 7 de Weeds. Sans surprise, on retrouve ainsi le style cru et sans fard de Kohan qui fait à nouveau des merveilles tout en se mêlant parfaitement au vérisme des situations et des personnages apporté par Piper Kerman. Cela crée un véritable supplément d’âme qui rend passionnant ce début de descente aux enfers. Le téléspectateur se retrouve happé et fasciné par le quotidien peu connu des prisons de femmes. En revanche, avouons-le, ça coince un peu pour les scènes en dehors de la prison, surtout les flashbacks domestiques emprunts d’un sentimentalisme maladroit. On s’ennuie ferme malgré le fait que ces allers-retours entre vie de couple et vie en prison bénéficient de transitions malignes voire brillantes parfois. Est-ce dû à la longueur du format ? Kohan a-t-elle mis de l’eau dans son vin ? Biggs était-il vraiment le meilleur choix ? Difficile de répondre pour le moment.

Orange is the new black (Pilote)

Quoi qu’il en soit, on espère grandement que lors des épisodes suivants l’intrigue se resserre encore plus sur l’univers carcéral afin de développer sans chichi ni fausse pudeur la thématique féministe que l’on commence à discerner dans ce pilote. Elle apparaît dès le générique, un très beau défilé de visages tronqués et de regards de femmes troublés et troublants sur une musique de Regina Spektor au titre délicatement ironique, « You’ve got time ». Bien entendu l’homosexualité prendra une place importante et soulignera peut-être ce joli paradoxe : à l’extérieur, l’expérience gay de Piper est restée « dans le placard »; à l’intérieur, elle pourrait bien en sortir. Réflexion intéressante qui a logiquement séduit Jodie Foster puisqu’elle réalise l’épisode 3. Quant à la figure masculine, il est évident qu’elle n’en sortira pas indemne, quitte à flirter parfois avec les clichés. Mais que l’on se rassure, si Orange is the new black est bien une série de femmes faite par des femmes, elle est tout de même destinée à tout le monde. Après tout, l’émancipation au sein de la prison, si c’est bien de cela qu’il s’agit, est une idée universelle. Ainsi, que vous soyez homme ou femme, et pour finir sur une blague téléphonée, plus vous serez addict à Orange, plus vous vous sentirez free

La Note: 3.5/5

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