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21 juin 2013 5 21 /06 /juin /2013 11:02
Jo, élue Meilleure Série du Monde!

Cocorico ! L’exception culturelle française a encore frappé. En effet, selon une dépêche AFP tombée ce matin, la série policière de TF1 vient de remporter le titre prestigieux de Meilleure Série TV du Monde. Interrogé par téléphone, le PDG de la première chaîne de France, Nonce Paolini, ne cachait pas sa fierté : « C’est un immense bonheur pour nous (…), cela récompense nos efforts et la prise de risque immense que représentait le lancement de Jo. Beaucoup n’y croyait pas et nous prenait pour des fous. C’est vrai que cette histoire de flic solitaire enquêtant dans tous les quartiers touristiques de la Capitale… (un temps, il rit) et bien, il fallait oser! Mais sans vouloir céder au triomphalisme, je crois que ce prix est avant tout un message fort à l’égard des productions américaines: à partir d’aujourd’hui, elles ne sont plus les seules à régner sur le monde. Nous venons d’ouvrir une brèche créative qui ne se refermera pas de sitôt. D’ailleurs nous comptons bien enfoncer le clou très prochainement. Nous avons d’ores et déjà proposé à Jean-Paul Belmondo le rôle d’un ancien flic solitaire reprenant du service pour infiltrer une maison de retraite interlope de Neuilly-sur-Seine. »

Jo, élue Meilleure Série du Monde!

Jean Reno, élu quant à lui meilleur acteur, a laissé de côté sa modestie légendaire et nous a déclaré, des tremolos dans la voix : « Je suis le plus heureux des hommes. Je dédie ce prix à James (Gandolfini NDLR), je lui dois tout. Sans Tony Soprano, pas de Jo. C’est sans doute mon meilleur rôle depuis Godzilla ». On lui pardonne volontiers cette légère forfanterie, tant son interprétation est criante de sincérité et de professionnalisme. Malheureusement, comme souvent en France, le succès attise jalousie et suspicion. Ainsi depuis quelques heures, un soi-disant ancien employé anonyme de TF1 clame à qui veut l’entendre que le sacre de Jo ne serait que le simple résultat d’un sondage interne à l’entreprise. Il ajoute qu’il s’est d’ailleurs fait licencier pour « faute intellectuelle grave » car il avait voté pour The Wire… Mais oublions les esprits chagrins et réjouissons-nous de cette victoire tricolore, en espérant tout de même que la saison 2 de Jo, si elle a bien lieu, soit aussi palpitante que la première, pour que le téléspectateur en sorte encore une fois gagnant. Et ça, ça n’a pas de prix.

La Note: 5/5

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 15:26
The White Queen (Pilote)

Nouveau Game of Thrones ou vieux trône bas de gamme?

En 1464, l'Angleterre est en guerre depuis neuf ans. Deux familles, les York et les Lancaster, s'opposent violemment pour s'emparer du trône. Entre manigances, déceptions et trahisons, trois femmes - Elizabeth Woodville, Margaret Beaufort et Anne Neville - vont avoir un rôle déterminant dans l'Histoire. Chacune va défendre à sa façon sa cause et celle des êtres aimés.

Oyez, oyez! Sonnez trompettes, battez tambours, voici le nouveau Game of Thrones! Série bâtarde anglo-américaine, diffusée en ce moment sur la BBC et à partir du 10 août sur Starz (Spartacus, Boss) dans une version plus érotique (!), The White Queen entre dans une catégorie particulièrement perverse que nous appellerons « opportunisme légitime ». Adaptation des romans historiques de Philippa Gregory, l’action se déroule en 1464, à l’époque de la Guerre des Deux Roses, violente guerre civile pour l’accession au trône d’Angleterre, opposant deux Maisons célèbres, les York et les Lancaster. Un trône, une guerre, des York/Stark et des Lancaster/Lannister, un roi déchu appelé « mad King », un soupçon de magie par-ci, des visions surnaturelles par-là, voilà pour l’opportunisme. Pour ce qui est de la légitimité, il faut reconnaître le fait que George R.R. Martin, l’auteur de la série littéraire du Trône de fer, s’est effectivement inspiré de cet événement marquant de l’histoire anglaise pour créer une partie de son univers et de ses personnages, d’où la ressemblance des noms. Une aubaine pour Philippa Gregory, auteure de Deux sœurs pour un roi, qui put écrire ses romans en surfant sur le succès de Martin sans en avoir l’air, grâce à la caution historique de l’entreprise. Idem désormais pour la série dérivée.

The White Queen (Pilote)

Mais ce contexte, a priori avantageux, dessert au final la série car la comparaison avec GOT, inévitable, est loin de jouer en sa faveur. Et cela dès la première scène, qui nous revoie maladroitement à celle du premier épisode de sa cousine américaine (un homme est pourchassé par une force inconnue dans une forêt enneigée). Le reste est à l’avenant. Tous les thèmes, ou presque, sont là : honneur, famille, amour, jalousie, trahison, complot… Mais tous sont traités d’une manière étrangement minimaliste. Je ne parle pas du manque de moyens, même s’il est évident, mais plutôt d’un manque de souffle épique et de densité narrative. L’aridité de ce récit dépassionné dessine les contours de ce qui pourrait ressembler à un GOT squelettique en charentaises, prisonnier de l’Idée platonicienne du Décor, pour rester poli, composée d’éléments uniques (un arbre, un point de rendez-vous, une ferme, une mini cour de château…). Nous ne sommes pas loin du Chevalier de Pardaillec des Inconnus…

The White Queen (Pilote)

C’est paradoxalement cet aspect fauché qui pourrait sauver la série. Il faut avouer qu’il y a un certain charme suranné dans toute cette affaire, loin d’être désagréable, et que l’on qualifiera d’old fashioned. On appelle d’ailleurs le huis-clos de nos vœux, loin du (hors-) champ de bataille, car c’est la forme qui conviendrait le mieux à cette histoire de reine menacée en son château. Les acteurs feront le reste, l’excellent James Frain en tête, déjà savoureux dans son rôle de comploteur à l’ambition dévorante. Mais on attendait tout de même plus d’audace de la part de la créatrice Emma Frost, ancienne scénariste de la déjantée Shameless. Petite anecdote à son sujet pour terminer : Emma Frost c’est aussi le nom d’un des personnages d’X-Men, et le surnom de ce personnage n’est autre que…The White Queen ! Une coïncidence étonnante même si, à l’instar de cette série, ça ne casse pas trois pattes à un dragon.

La Note: 2.5/5

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 18:47
Twisted (Pilote)

Portrait d'une adolescence tordue

Danny Ryder retourne dans sa ville natale après avoir passé 5 ans en prison pour le meurtre de sa tante lorsqu'il avait 11 ans. Reconnaissant sa culpabilité, il refuse toutefois catégoriquement d'expliquer ce qui l'a poussé à agir ainsi, déclenchant une tempête médiatique. Rejeté par ses pairs, il reprendra contact avec ses anciens meilleurs amis, Jo et Lacey, ayant encore du mal à avancer dans leurs vies après le meurtre. De plus, lorsqu'un étudiant est assassiné, tout le monde soupçonne Danny. Est-il un tueur sociopathe ou la victime portant le poids d'un lourd secret ?

Produite par ABC Family, Twisted est une série dramatique pour ados (teen drama). A ce titre elle intègre les codes inhérents au genre : le campus, les parents largués, les filles fashionistas, les capitaines de foot décérébrés, les marginaux, les losers, les premiers émois salivaires, la fête, etc. Mais son créateur, Adam Milch, déjà auteur de Greek, une jolie série sur les affres de l’adolescence, semble vouloir dès ce pilote exploiter ces poncifs, les triturer et les mettre à l’épreuve d’une tension dramatique révélatrice d’une vérité immuable que l’on a tendance à oublier : tous les ados sont tordus (twisted).

Twisted (Pilote)

Cela commence comme une sorte de Rectify version teenager. Un gamin tue sa tante à 11 ans puis sort du centre de détention pour jeunes au bout de 5 ans afin d’intégrer tranquillement le lycée, au grand dam des élèves et particulièrement de ses deux ex meilleures amies, présentes sur le lieu du drame. Ce retour, hautement improbable nous sommes d’accord, n’en a pas moins pour effet de susciter des émotions diamétralement opposées, et d’entraîner des comportements déjà exacerbés par la confusion hormonale. En inoculant un événement extraordinaire au sein d’une situation qui l’est déjà (l’adolescence et ses mutations), Milch obtient un cocktail explosif à base de pulsions débridées, qu’elles soient négatives ou positives. Comment un ado peut-il se situer par rapport à cet événement alors qu’il ne sait déjà pas se situer par rapport à la société, la morale, la sexualité, etc. ?

Twisted (Pilote)

D’autant que le personnage du tueur présumé sème le doute. Toutes les rumeurs au lycée le décrivaient comme une brute sanguinaire, un monstre froid et effrayant. Or c’est un jeune indo-américain beau et ténébreux qui surgit, attisant la jalousie des garçons et affolant le désir naissant des nymphettes en mal de sensations fortes. Envie, méchanceté, attraction, répulsion, le jeune homme va ainsi cristalliser les sentiments les plus contradictoires et dévoiler les faiblesses typiquement adolescentes de ses congénères tout en conservant sa propre part de mystère grâce à un charme et un humour noir dévastateurs. Ce côté gentil diable malsain est entretenu par des dialogues savoureux (« c’est pas toi qui était partie deux mois en CM2 pour te faire épiler la face dans un institut spécialisé ? ») et par le fait que sa mère soit jouée par la momie Denise Richards (la perversion incarnée dans Sexcrimes).

Bref, Twisted risque fort de séduire la cible d’ABC Family. Quant aux adultes, ils passeront volontiers sur la mise en scène plan-plan de Jon Amiel (Copycat, Sommersby) et les musiques débiles pour voir où ce petit jeu de massacre réjouissant les mènera.

La Note: 3/5

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 14:18
King and Maxwell (Pilote)

Pour l'amour du risque

Sean King et Michelle Maxwell, deux anciens agents des services secrets, apportent leur aide aux forces de l'ordre...

Scénariste de plusieurs épisodes de NCIS et créateur de la deuxième mouture, NCIS: Los Angeles, on pensait que Shane Brennan était un adepte des séries policières superficielles censées occuper notre temps de cerveau disponible tout en nous évitant une entorse des neurones. Et bien on avait raison. La preuve avec King and Maxwell, les descendants fauchés de Jonathan et Jennifer Hart.

King and Maxwell (Pilote)

Il s’agit donc d’un couple de détectives qui aide la police à résoudre des enquêtes. Ils ne sont pas encore ensemble mais nul doute que leurs petites chamailleries lourdement dialoguées les mèneront vers une idylle contrariée qui tiendra en haleine la ménagère nostalgique de Remington Steele. Heureusement, les deux protagonistes s’accordent bien et dégagent une sympathie amusante à défaut d’être réjouissante. On est même content de retrouver Rebecca Romijn que l’on avait perdue de vue depuis X-Men et la Femme Fatale de Brian De Palma.

King and Maxwell (Pilote)

Pour le reste, on est en terrain archi connu. Le vieux briscard Michael Katelman (Rizzoli and Isles, Urgences, Code Quantum…) nous gratifie d’une mise en scène ample et cotonneuse sans être virtuose, baignée dans des couleurs saturées qui fonctionnent par contraste (bleutée pour Maxwell, rougeoyante pour King) avec un montage parallèle classique pour suivre nos deux Columbo quand ils ne sont pas réunis. Le tout arrosé de musique funky fresh très 70’s. Dommage qu’on nous prenne pour des billes avec cette intrigue peuplée de rebondissements grossiers et sa résolution trop bavarde et agaçante. Au final, King and Maxwell est et restera une série hautement dispensable mais divertissante si vous n’êtes pas trop regardant. D’ailleurs mon conseil est de ne pas trop regarder…

La Note: 1.5/5

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 15:02
Graceland (Pilote)

Les Infiltrés font du surf

Des agents de différentes agences gouvernementales vivent dans une maison secrète de la Californie du sud... (vous noterez l'indigence du pitch, ce qui n'est jamais bon signe)

Avec Hawaï et FBI : Duo très spécial, on savait déjà que Jeff Eastin aimait bien créer des séries policières sans prise de tête. Avec Graceland, il est carrément passé au lâcher de cerveau. Imaginez des agents spécialisés dans l’infiltration qui vivent en coloc’ dans une somptueuse maison au bord de l’océan. Imaginez-les, beaux gosses en shorts et tongs avec un cocktail à la main, décontractés du gland, prêts à affronter les vagues sur leurs planches de surf entre deux enquêtes. N’imaginez plus, c’est Graceland.

Graceland (Pilote)

Cette série est une aberration. C’est tellement mauvais que l’on rit au début puis on se pince pour le croire. Les acteurs en font des caisses pour paraître cool, bien aidés il est vrai par des dialogues lardés de tentatives de bons mots et traits d’humour à la ramasse. L’intrigue de ce pilote est cousue de fil blanc et la mise en scène laborieuse. Tout est improbable (un comble pour une histoire soi-disant vraie!) et on ne décèle aucune trace ne serait-ce que d’un embryon de second degré jouissif pour pallier ces carences flagrantes. Dans le genre « flics infiltrés qui se la racontent » on préfère largement la sous-estimée et défunte Dark Blue. Le pire, c’est que les auteurs se permettent de citer The Wire (sans doute parce que le réalisateur du pilote était directeur de la photo sur la série de David Simon) tout en rendant un hommage hallucinant à Alerte à Malibu lors d’une scène de surf clipesque à souhait, avec ralenti et soupe musicale, qui dure de longues minutes!

Graceland (Pilote)

C’est en voyant ce triste spectacle que l’on mesure beaucoup mieux la qualité d’une série comme Banshee, dont je faisais l’éloge récemment. Le je-m’en-foutisme, le jeu sur les clichés, l’art de la caricature fun, cela demande du travail, du talent et de la classe. Tout ce qui manque à la mal nommée Graceland. Cette référence à Elvis est d’ailleurs uniquement pertinente si on associe la série aux dernières années du King: comme elle, il était faux, boursouflée et ringard.

La Note: 0/5

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 21:52
The Fosters (Pilote)

Famille pour tous

Un couple de lesbiennes -l'une est policière, l'autre enseignante dans une école privée- sont les heureuses mamans de trois enfants : un fils biologique et des jumeaux adoptés, une fille et un garçon. Leur équilibre familial est bousculé lorsqu'elles accueillent une adolescente rebelle au sein de leur foyer...

Décidément notre pauvre Christine Boutin n’a pas de chance. Elle qui peste en ce moment contre ce qu’elle considère être une surexposition fictionnelle des couples gays au cinéma et à la télé, va être servie dans les mois qui viennent. Outre la Palme d’Or de Kechiche et le mariage annoncé de deux homos dans Plus Belle la Vie, la sordide soldate du Seigneur pourrait s’irriter de l’éventuelle diffusion française de The Fosters. Rien n’est fait mais, malgré (ou grâce à) sa piètre qualité, la série coproduite par J-Lo s’immiscerait sans mal dans la case « divertissement ado » des samedis après-midi de TF1. Les teenagers sont en effet très clairement visés par cette version moderne de Sept à la Maison.

The Fosters (Pilote)

Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de remettre en cause les louables intentions modernistes des auteurs. A priori, cette histoire de mamans lesbiennes rentrées tant bien que mal dans la « norme » et cherchant à aider une enfant marginalisée par le système était potentiellement féconde en enjeux dramatiques forts. Malheureusement c’est le traitement qui est regrettable, eu égard à la cible adolescente évoquée plus haut : dialogues convenus, personnages sans nuance, trames narratives grossières, sentimentalisme balourd et surtout musique calibrée « rock FM », atroce et omniprésente. Même la question de l’homoparentalité, délicatement soulignée au début, s’autodétruit dès l’apparition de l’ex-mari d’une des deux mamans.

Rendre compte des mutations de la société dans un programme adolescent pour susciter ou accompagner des réflexions sociétales, c’est bien. Le faire avec un minimum de style et d’originalité pour stimuler dans le même temps des réflexions esthétiques, c’est mieux. Mais ce n’est pas le cas dans cette maison d’accueil. Fugue recommandée.

La Note: 0.5/5

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 15:49
Mistresses US (Pilote)

Desperate Sex for Housewives

Les amours d'un groupe d'amies d'une trentaine d'années, qui se sont connues à l'université mais dont les vies ont pris peu à peu des chemins différents. Impliquées dans des histoires complexes, parfois secrètes et souvent scandaleuses, elles bravent les tempêtes ensemble...

Remake d’une série anglaise, adaptée par une scénariste occasionnelle de Gossip Girl, Mistresses est un fiasco à l’opportunisme maladroit. Jouant sur la polysémie du titre (amantes/maîtresses de maison), la série se veut aussi sophistiquée et décomplexée que Sex and the City, et aussi gentiment réac que Desperate Housewives. Elle échoue lamentablement sur les deux tableaux. Les histoires invraisemblables de ces quatre amies de longue date auraient pourtant pu nous séduire, comme celles de ses deux aînées, mais il manque la fantaisie pimentée de la première et les douces perversions du conte moral de l’autre.

Mistresses US (Pilote)

Chaque personnage est une caricature fadasse : la vendeuse de biens immobiliers superficielle et nymphomane, l’avocate débordée en mal d’affection, la psy amoureuse de son patient et la veuve refusant de refaire sa vie. Les trois premières sont ou deviennent amantes dès ce pilote, la dernière, femme au foyer, va être confrontée à celle de son défunt mari. Histoires de cul, tromperies, trahisons, (faux) fantômes mais aussi bons sentiments, amitié, humour forcé…tout est fait pour que la ménagère frissonne sur son canapé en engloutissant son pot de glace. Mais le soap est un genre plus exigeant qu’il n’y paraît et ne supporte pas la médiocrité.

Mistresses US (Pilote)

La (petite) réputation sulfureuse accolée à Mistresses fait pschitt dès le départ. Les scènes supposées torrides ne valent même pas celles de la regrettée Hollywood Night des samedis soirs de TF1 (rendez nous Shannon Tweed !!!). C’est du sexe « à la papa » avec dessous chics, décolletées pigeonnants (dire que la pauvre Alyssa Milano devait tirer son lait sur le plateau toutes les deux heures…) et prises sauvages au bureau. Pas de quoi ébranler notre stock de fantasmes. Le pire, et c’est le côté bonne morale insupportable de l’affaire, c’est qu’il ne s’agit que de sexe et de sentiments tristes. Montrée de manière racoleuse, la tromperie est pourtant réprouvée immédiatement. La nympho est désespérément seule, la psy est face à un cas de conscience morbide, l’avocate couche ailleurs par dépit et l’escapade du mari mort laisse un enfant illégitime sur les bras de la trompeuse et de la trompée. On est bien loin du glamour piquant. En réalité, c’est du cul de faux-cul. Au final, les piètres intrigues de Mistresses ne volent point haut et me stressent déjà au plus haut point.

La Note: 0.5/5

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 18:02
Vikings (Saison 1)

La Conquête de l'Ouest

Scandinavie, à la fin du 8ème siècle. Ragnar Lodbrok, un jeune guerrier viking, est avide d'aventures et de nouvelles conquêtes. Lassé des pillages sur les terres de l'Est, il se met en tête d'explorer l'Ouest par la mer. Malgré la réprobation de son chef, Haraldson, il se fie aux signes et à la volonté des dieux, en construisant une nouvelle génération de vaisseaux, plus légers et plus rapides...

Diffusée depuis début mars outre-Atlantique, la première saison de Vikings s’est achevée il y a quelques semaines et sera visible sur Canal + à partir du 10 juin prochain. Produite pour la très sérieuse chaîne canadienne History, tournée en Irlande et écrite par Michael Hirst, spécialiste de l’Histoire anglaise sur grand et petit écran (le diptyque Elizabeth et Les Tudors notamment), la série avait pour objectif de familiariser le téléspectateur aux us et coutumes ainsi qu’à l’expansion progressive de ce peuple tout en surfant sur la vague, que dis-je, le tsunami épique de Game of Thrones. A ce titre, la bande annonce ne pouvait pas être plus putassière, elle qui nous promettait « The storm is coming », référence à peine voilée au fameux « Winter is coming » de GOT. Mais après tout pourquoi pas ? D’autant qu’en effet, si l’image des Vikings est très présente dans l’inconscient collectif, leur histoire à proprement parlé est loin d’être connue de tous.

Evoquons tout d’abord la comparaison avec le célèbre royaume de notre tête-à-claques préférée, l’horrible King Joffrey. Certains ont dit que Vikings était un sous-GOT. Pas faux même si un peu réducteur. Certes il y a beaucoup moins d’ampleur, de souffle et de foisonnement dans le récit mais cela permet de développer une intrigue plus resserrée sur les personnages et plus directe dans sa représentation de leurs aventures sanguinaires. Alors que les nombreuses figures de Game of Thrones avancent par à-coups comme des pions sur un échiquier complexe, ceux de Vikings ont le temps en un épisode et demi de faire un aller-retour en Drakkar entre le Danemark et les côtes anglaises, en ayant pris soin au passage de piller et tuer tout ce qui bouge. En ce sens la série est une sorte de GOT plus intimiste et plus directe.

Vikings (Saison 1)

Même si elle est esthétiquement moins recherchée, elle nous fait penser aussi au film de Nicolas Winding Refn, Valhalla Rising – Le Guerrier Silencieux qui mettait en scène l’hallucinant Mads Mikkelsen, notamment dans son approche métaphysique et spirituelle. Si les Dieux des vikings régissent leurs moindres faits et gestes, ce sont bien les visions d’un homme qui peuvent bousculer l’ordre établi. Sous couvert de communications divines, ce sont l’audace et la folie de Ragnar Lodbrok qui permettent à son peuple d’évoluer. Ainsi, alors que les Dieux scandinaves s’opposent de manière terre-à-terre à celui du prêtre catholique (otage des vikings), c’est la transcendance bien humaine d’un héros en devenir qui nous est proposée, et qui nous captive, sans que cela n’empêche à la beauté mystérieuse du surnaturel de poindre discrètement par moment.

Vikings (Saison 1)

Bon, malgré tout, il faut reconnaître un petit coté cheap à l’ensemble. Hirst a logiquement fait confiance à la Suède. Johan Renck (Breaking Bad, The Walking Dead…) à la réalisation de trois épisodes, très bien. Fever Ray au générique, bravo. Mais les décors Ikea, c’est limite. J’exagère à peine. Les combats et duels sont également souvent ratés et manquent de panache (voir photo ci-dessus). Quant aux acteurs, certains surjouent inutilement, Gabriel Byrne est à la ramasse et le rôle principal, étonnant clone des deux Pitt (Brad et Michael), ne se dépare jamais de son sourire narquois quelle que soient les situations. C’est amusant au début, bien moins par la suite. Mais cela ne nous empêchera pas de voguer dans cette galère pour une deuxième saison d’ores et déjà annoncée.

La Note: 3/5

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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 12:30
Save Me (Pilote)

Prophète à la maison

Depuis un accident qui a failli lui coûter la vie, une femme est persuadée d'entretenir un lien spécial avec Dieu. Son couple qui battait de l'aile va alors connaître un sacré bouleversement...

Une femme sur le point de craquer se reconstruit après une illumination et tente de transmettre son nouveau « savoir » pour faire le bien autour d’elle. A la lecture du synopsis de cette nouvelle série, impossible de ne pas penser à la merveilleuse et déjà regrettée Enlightened, co-créée et interprétée par la formidable Laura Dern. La comparaison s’arrête là. Non pas que Save Me soit médiocre mais nous sommes sur une grande chaîne (NBC), il ne faut donc pas s’attendre à une comédie aigre-douce aussi profonde que celle d’HBO mais plutôt à une gentille bluette fantastique aux faux accents burtoniens (Tim, pas Richard), la mélancolie en moins. Cela dit, si le créateur est un scénariste relativement peu connu (auteur d’un film avec Angelina Jolie mettant en scène un clochard medium…tiens tiens), les deux autres showrunners ont déjà fait leurs preuves avec The Big C, United States of Tara ou encore Hung dans laquelle jouait déjà Anne Heche.

Save Me (Pilote)

Heche, interprète principale et productrice, dont on comprend dès le début qu’elle portera la série sur ses frêles épaules, quitte à en rajouter dans le côté hystérique de son personnage. Résultat : elle en fait trop et certains gags tombent à plat. On s’interroge alors sur son réel potentiel comique avant de se raviser quelque peu lorsque ses premières « révélations » se manifestent avec leurs lots de conséquences parfois joyeusement loufoques. De fait, si le cabotinage d’Anne Heche se modère au fur et à mesure du développement et de l’exploitation scénaristique de cette communication divine, alors la série pourrait très bien devenir un divertissement sympathique tout à fait recommandable.

Save Me (Pilote)

Il faut l’espérer, d’autant que le ton de l’ensemble ne semble pas vouloir verser complètement dans le sentimentalisme familial gluant et se permet même d’être gentiment cru par moment. A noter pour finir, et c’est rare pour une comédie de ce type, la mise en scène soignée de ce pilote. Elle est signée Scott Winant, un habitué de True Blood et Breaking Bad, qui se permet une double référence à Psychose dès l’introduction (le travelling aérien qui pénètre dans la chambre et celui sur l’œil d’Anne Heche lors de sa « mort »). Pourquoi Psychose ? Parce que Heche avait repris le rôle de Janet Leigh dans le remake de Gus Van Sant! Avec des clins d’œil de ce calibre, on donnerait presque à Save Me le Bon Dieu sans confession…

La Note: 2.5/5

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23 mai 2013 4 23 /05 /mai /2013 10:32
The Goodwin Games (Pilote)

Grosse lose

Deux frères et une soeur se retrouvent après la mort de leur père. Mais pour hériter de sa fortune, ils doivent suivre les règles étranges fixées par cet homme excentrique et facétieux et composer avec un quatrième concurrent sorti de nulle part...

Attention événement : les créateurs de How I Met Your Mother lancent leur nouvelle série. L’histoire de deux frères et une sœur que tout oppose, obligés de participer ensemble à un jeu de pistes lancé par leur défunt père. Ce dernier a préalablement enregistré sur VHS (!) les règles et consignes à respecter. Le vainqueur empochera seul l’héritage, estimé tout de même à 23 millions de dollars.

The Goodwin Games (Pilote)

Attention non-événement : la série est une arnaque qui repose sur une fausse bonne idée servant uniquement à flatter la paresse des scénaristes. On sent bien que les auteurs ont tenté de retrouver l’aspect ludique et l’inventivité des premières saisons d’HIMYM dans ce jeu de l’oie familial en interactivité avec l’au-delà. Malheureusement ce pilote ne laisse transparaître que de la désinvolture. Le fait que le père ait pu deviner avant sa mort toutes les réactions de ses enfants est trop facile. C’est amusant les premières fois mais franchement horripilant par la suite. De plus, cela permet aux scénaristes de faire ce qu’ils veulent et de le justifier uniquement par le fait que le personnage avait tout planifié. Pas la peine de chercher d’autres explications. Même si les séries n’ont évidemment rien à voir, c’est le même principe dans The Following : tous les rebondissements sont possibles et ne nécessitent aucune justification puisque le tueur est super intelligent et qu’il a tout prévu depuis longtemps! Désolé mais on ne marche pas, c’est un peu trop commode.

The Goodwin Games (Pilote)

Pour ne rien arranger, ça dégouline déjà de bons sentiments et le jeu des acteurs est laborieux et caricatural. Surtout TJ Miller (le débile au milieu de la photo ci-dessus), censé être le Goofy de l’affaire mais rendant au final son personnage extrêmement antipathique. C’est bien simple, il est aussi énervant que Ryan Gosling dans Classe Croisière ! Cela lui laisse, il est vrai, un mince espoir de s’en sortir. Contrairement à The Goodwin Games déjà proche de l’annulation vu les audiences désastreuses. Game over.

La Note: 0.5/5

En bonus, Ryan Gosling dans Classe Croisière (si si, c’est lui tout à droite):

The Goodwin Games (Pilote)
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