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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 11:10

C'est vrai ça, c'est quoi votre série préférée?

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 18:03
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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 16:18

 

Clone triste

 

 

Marginale et orpheline, Sarah est témoin du suicide d'une femme. Après réflexion, elle décide de prendre l'identité de cette dernière, qui lui ressemble étonnamment. Elle découvre qu'elles sont en fait deux clones, que d'autres existent et sont la cible d'un tueur qui tente de les éliminer une à une.

 

Série moyenne d’origine canadienne, Orphan Black pourrait être le clone d’une bonne série : elle en a l’apparence mais pas la profondeur. Du moins pour l’instant. Il faudra encore quelques épisodes pour consolider l’impression plus que mitigée laissée par ce pilote diffusé il y a quelques jours aux Etats-Unis.

 

Pourtant ça partait plutôt bien. La scène inaugurale, sur le quai d’une gare, nous plonge immédiatement dans le vif du sujet. La jolie Sarah (Tatiana Maslany, clone d’Alyson Hannigan de Buffy et How I Met Your Mother) assiste au suicide d’une femme lui ressemblant comme deux gouttes d’eau. La mise en scène, habile, joue sur la symétrie pour introduire le thème du double : Sarah, intriguée par cette femme, s’approche d’elle en zigzaguant de gauche à droite en passant devant des poteaux situés dans l’axe du quai. Malin. Puis la femme saute, Sarah emporte son sac à main et s’enfuit. Voilà une entrée en matière accrocheuse.

 

Orphan Black : photo Tatiana Maslany

 

Malheureusement tout se délite ou presque par la suite. La faute à un récit mené grossièrement sans aucun souci de réalisme. Entendons-nous bien, par réalisme j’entends savoir-faire permettant de rendre crédible une situation, même irréaliste. Toutes les invraisemblances peuvent être crédibles si elles sont traitées avec un tant soit peu de réalisme. Ce n’est pas le cas ici. Sarah découvre sa « nouvelle »  identité et s’en accommode avec une aisance confondante (vous me direz, c’est le thème, mais quand même!), elle parvient à se faire passer pour morte avec l’aide de son complice gay comme un escadron de pinsons, pour échapper à son petit ami dealer de coke qui passe de la colère à la tristesse avec la subtilité d’un bûcheron sous amphèt’. La fuite en avant de Sarah fait se dévider petit à petit ce pilote de sa substance potentiellement intrigante. Tout semble traité par-dessus la jambe et empêche un semblant d’approche psychologique pour des personnages caricaturaux réduits à l’état de pions scénaristiques.

 

Bon tout n’est pas à jeter non plus. Deux scènes amusantes s’extirpent du marasme. Celle où Sarah doit rapidement  trouver un subterfuge pour échapper à un interrogatoire dans un commissariat de police er surtout celle où le petit ami de la suicidée a des doutes sur ladite petite amie (qui est en fait Sarah, vous suivez ?), doutes qui s’évaporent immanquablement quand Sarah lui saute dessus et le chevauche sur la table de la cuisine ! Aaah les hommes…

 

 

Bien entendu cela ne suffit pas et le pilote s’achève carrément dans le ridicule quand Tatiana Maslany tente vainement d’incarner un troisième clone à l’accent allemand aussi indigeste qu’une double ration de choucroute. Pour trouver un équivalent français à cette imitation remarquable, il faut sans doute remonter aux inoubliables interprètes d’officiers allemands dans la trilogie de La 7ème Compagnie.

 

En bref, traits grossiers, humour involontaire, pas assez fun pour distraire, pas assez profond pour se creuser les méninges, Orphan Black manque surtout cruellement d’âme et d’une identité forte. Ce qui ne manque pas de sel pour une série sur des clones…

 

La note: 2/5

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 13:39

Avec votre serviteur. Beaucoup de très bonnes séries en plus!

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 14:01

Elementary : affiche

 

 

Elementalist

 

Décriées avant même la diffusion du pilote par les amoureux transis du Sherlock de Steven Moffat, les aventures new-yorkaises du célèbre détective et de « sa » partenaire Joan Watson sentent effectivement l’opportunisme à plein nez mais sont, au final, loin d’être désagréables à suivre.

 

Le Pitch: Renvoyé de Londres en raison de son addiction à l'alcool, Sherlock s'installe à Manhattan où son richissime paternel l'oblige à cohabiter avec son pire cauchemar : une personne sobre chargée de veiller sur lui. Ancienne chirurgienne promise à un bel avenir, Joan Watson a perdu un patient et sa licence trois ans plus tôt. Ce nouvel emploi est pour elle une nouvelle façon d'aider les autres, et surtout une pénitence qu'elle s'impose. Quand Sherlock devient consultant pour la police new-yorkaise, Watson n'a d'autre choix que suivre son irascible "client" lors de ses investigations. Très vite, ils réalisent l'un et l'autre les avantages que peut leur apporter un tel partenariat.

 

Mon avis: Voilà une série que l’on aurait adoré détester. En se glissant avec un opportunisme pachydermique dans le sillage du succès de Sherlock, excellent lifting high tech du héros de Conan Doyle avec Steven Moffat au scalpel, Elementary n’allait être, c’est sûr, qu’une mascarade à jeter aux orties. Quand, en plus, on apprit que pour se démarquer de sa cousine anglaise, le rôle du Dr Watson allait être interprété par Lucy Liu, le doute n’était plus permis: le ratage serait total. Tout cela, c’était avant de voir les premières images. Et après les avoir vues, j’ai continué et j’en suis maintenant au douzième épisode. Pourquoi ? Voici une tentative de réponse.

Si les défauts sont effectivement nombreux, au moins sont-ils rapidement identifiables, ce qui permet de les assimiler et de finalement profiter d’un divertissement convenable. Oui, Johnny Lee Miller cabotine et en rajoute dans le côté « nerd fêlé » du détective. Oui, Lucy Liu est une femme et elle nous prive de l’ambiguïté homo Holmes/Watson tout en confortant les anti-mariage gay dans leur illusion surannée qu’un homme et une femme doivent vivre sous le même toit. Oui, les seconds rôles policiers ne sont que des faire-valoir ou, si l’on est plus indulgent, des garde-fous sans saveur qui, comme leurs collègues des autres séries ayant pour personnage principal un « consultant », ne pigent rien ou pas grand-chose aux déductions de ce dernier et ont tendance à remettre inlassablement ses méthodes en question même s’il boucle toutes les affaires à chaque fois. Il serait temps de vérifier comment ils ont bien pu obtenir leurs diplômes d’inspecteur…

Elementary : photo Jonny Lee Miller, Lucy Liu

 

Abordons maintenant la question qui fâche. Elementary est-elle un mauvais remake de Sherlock? La réponse est non. D’une part parce que parler de remake quand on évoque Sherlock Holmes, ça n’a pas de sens, puisqu’il s’agit du personnage de fiction le plus réutilisé, que ce soit à l’écrit ou à l’écran, par des centaines d’auteurs différents. Et d’autre part parce qu’il s’agit avant tout, à mon avis, d’un remake de Mentalist. Alors bien sûr vous me direz de toute façon que tous ces personnages, de Sam Waters (Profiler) à Patrick Jane, en passant par ce bon vieux Dr House (et son pote le Dr Wats…euh pardon Wilson) sont des descendants du pensionnaire du 221B Baker Street. Le job du Sherlock Holmes original est d’ailleurs « détective consultant », terme qui désigne les personnages précédemment cités (quoi, House n’est pas consultant ? mais il consulte voyons !). Tout cela semble évident mais quitte à mettre à dos deux Sherlock modernes, autant le faire avec ceux qui s’opposent vraiment dans un format similaire. Et, en l’occurrence, la série de Robert Doherty fait plus écho à celle de Bruno Heller qu’à celle de Moffat.

Le Sherlock campé par Lee Miller est en effet clairement sexué et possède un magnétisme autant intellectuel que charnel. Il n’est pas rare de le voir torse nu, exposant ainsi à la fois ses muscles et ses tatouages, surtout lorsqu’il vient de passer la nuit à étudier dans les moindres recoins les différences entre deux jumelles prostituées… C’est le côté virilité à l’américaine. Il s’oppose bien ainsi à une version européenne du détective, comme l’ont souligné ses détracteurs, mais pas à celle que l’on pensait. Il s’agit du personnage de Patrick Jane, certes américain, mais créée en puisant dans la vision inconsciente, à la fois caricaturale et réjouissante, que les américains peuvent avoir d’un anglais ou d’un français : boire du thé, rouler en Citroën, porter des costumes trois pièces Pierre Cardin, avoir peur de se battre et être un peu efféminé sur les bords (il se fait d’ailleurs appeler plus souvent Jane que Patrick)… C’est le côté sensualité européenne…à l’américaine!

Elementary : photo Jonny Lee Miller

 

Deux versions différentes mais sur un canevas identique. C’est là qu’apparaît vraiment la probable légère malhonnêteté d’Elementary. Dans Mentalist, les enquêtes ne sont que des prétextes pour que Jane fasse son numéro, aussi savoureux soit-il ; tous les enquêteurs ont un charisme d’huître à part Teresa Lisbon qui joue la mère protectrice tout en étant secrètement amoureuse du personnage ; le tout avec en fil rouge (c’est le cas de le dire) l’histoire personnelle de Jane et du tueur en série Red John. Rappelons au passage que la première aventure de Sherlock Holmes s’appelle « Une étude en rouge » ou « A study in Scarlet » en vo et que les termes « red » ou «  scarlet » apparaissent dans tous les titres des épisodes de Mentalist. Maintenant il suffit de remplacer Jane par le Holmes d’Elementary, Lisbon par Joan Watson, les flics limités et incrédules par les flics limités et incrédules, Red John par Moriarty (ils ont tous les deux tué au moins une personne de l’entourage du héros et restent invisibles), et vous verrez où je veux en venir. Enfin, coïncidence ou clin d’œil délibéré, l’épisode qui suit immédiatement celui de la première mention de Moriarty s’appelle… The Red Team !

 

CQFD, si je suis Elementary c’est parce que c’est une version djeuns et junky du Mentalist dont j’avoue n’avoir raté aucun épisode. La série de Robert Doherty bénéficie en plus de scénaristes pas encore émoussés qui pondent des enquêtes beaucoup plus soignées et tordues que celles de son modèle, à bout de souffle. Espérons que Holmes mettra moins de temps à attraper Moriarty, sinon c’est le spectateur qui verra rouge!

 

 

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 12:11

Life's Too Short : photo Ricky Gervais, Stephen Merchant, Warwick Davis

 

Petit Gervais

 

 

Les tribulations comico-neurasthéniques d’un Warwick Davies de fiction dans un mockumentaire acide qui en a dérangé plus d’un outre-Manche. La recette éprouvée de Ricky Gervais et Stephen Merchant fonctionne encore mais aurait peut-être tournée à vide sans le talent de l’interprète principal et les réactions/réflexions entraînées par sa prestation kamikaze.

 

Mon avis: Quiconque avait une petite dizaine d’années en 1988, lorsque Willow de Ron Howard est sorti au cinéma, garde un souvenir ému et une tendre affection pour le personnage de Willow Ufgood, interprété par Warwick Davies, acteur « de petite taille », ancien Ewok pour George Lucas dans Le retour du Jedi et récent professeur de magie dans Harry Potter. C’est donc avec un plaisir nostalgique que nous le retrouvons dans le rôle principal de la dernière comédie en date de Ricky Gervais (avant Derek à la fin du mois), d’autant que Davies est à la base du projet. L’auteur et son comparse Stephen Merchant se sont en effet inspirés des anecdotes de l’acteur sur les préjugés, maladresses et parfois malveillances des gens, quand ils sont confrontés à son nanisme, pour créer cette série qui explose allègrement les barrières verbales et physiques du politiquement correct. Dans un refus catégorique de tout angélisme et de tout manichéisme, ils bombardent Davies, comme un nain dans un jeu de quille, dans un monde tordu fait de méchancetés et d’humiliations au sein duquel l’acteur lui-même est une raclure comme les autres. Le message est limpide: appelons un nain un nain, ce sont des êtres humains comme les autres, ils ont donc le droit d’être cons comme tout le monde.

 

  Life's Too Short : photo Helena Bonham Carter, Johnny Depp, Ricky Gervais, Stephen Merchant, Warwick Davis

 

Certains critiques anglais ont trouvé la prestation de Warwick Davies dégradante. Il est vrai qu’il se fait copieusement insulté, se casse la gueule régulièrement, est obligé de porter un costume d’ours pour « faire l’Ewok » dans un mariage et est plongé dans la cuvette des toilettes par un Johnny Depp totalement déjanté. Mais il n’y a rien de dégradant dans ces scènes. Au contraire, il s’agit d’une immense preuve de respect envers les qualités d’acteur et les qualités d’homme de Davies. Quelle libération cela a dû être pour lui de tourner ces scènes et quelle libération pour le téléspectateur de pouvoir en rire avec lui! Le pouvoir de l’humour, même noir, et celui de la provocation, même borderline, sont rassembleurs par opposition à une quelconque diplomatie de façade entre les êtres, dont les formules imposées finissent par diviser et catégoriser. C’est, à mon sens, le credo de la série. Récemment, dans une interview pour son dernier film qui évoque l’esclavage, Quentin Tarantino disait, en substance, que les films délirants de série B issus de la Blaxploitation avait beaucoup plus servi la cause Noire et aidé à débloquer les mentalités que n’importe quelle autre film académique « sérieux » sur la question. Gervais et Merchant épousent cette théorie. Faire exulter le corps et le verbe de Warwick Davies avec un respect irrévérencieux, en bonne intelligence avec tous les participants, fait plus bouger les choses qu’un respect poli unilatéral et creux.

Life's Too Short : photo Ricky Gervais, Warwick Davis

 

Mais ce personnage permet aussi aux auteurs de poursuivre leur réflexion sur la soif inextinguible de succès. A ce titre, Life’s too short pourrait très bien être la fin d’une trilogie évolutive sur la question. Dans The Office, le personnage principal se prend pour un comique de stand up au bureau et va tenter vainement de percer dans le showbiz et d’avoir du succès. Dans l’extra Extras, Andy Millman est déjà acteur et va obtenir ce succès (même contrarié). Quant à la « version tordue » (twisted version dixit Gervais) de Warwick Davies, elle a connu le succès par le passé avant de sombrer lentement dans l’anonymat et disparaître de la mémoire collective. La boucle est bouclée. Qui plus est, la série est un mélange formel des deux précédentes : le mockumentaire de la première associé à l’univers glauque des coulisses du showbiz, peuplé de guests bien allumés, de la deuxième.

D’où cette impression de déjà-vu et de relatif manque d’originalité. On le sait, Gervais ne sait créer qu’un seul type de personnage, celui qui parvient à faire ressentir au téléspectateur à la fois de l’empathie et de l’antipathie (le salaud entouré de plus salauds que lui). Il le reconnait lui-même puisqu’il le fait dire à Johnny Depp, dans une scène de bashing particulièrement drôle. Mais il est quand même difficile de faire la fine bouche puisque, pour le moment, le plaisir est toujours intact. Après tout, pourrait-on reprocher à Louis de Funès de n’avoir créée qu’un seul rôle pour tous ses films ? Ou Woody Allen ? Cela parait absurde. Ajoutons que les stars invitées jouent le jeu de l’autodépréciation avec un enthousiasme jubilatoire et que les seconds rôles sont tous savoureux, du comptable incapable à l’assistante dégénérée qui conseille à Davies de se reconvertir en appât pour pédophiles!  Profitons donc de cette série plus courte que les autres (seulement sept épisodes), à l’instar de son titre et de son interprète, et attendons son final, à la manière du désormais fameux Christmas Special, qui doit avoir lieu cette année.

 

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 16:00

 

Le coup de la panne

 

Le Pitch: Le monde bascule dans une ère sombre lorsque l'électricité cesse soudainement de fonctionner. Sans technologie moderne, les hôpitaux, les transports et les moyens de communication ne sont plus opérationnels. La population doit réapprendre à vivre... 15 ans plus tard, la vie a repris son cours. Lentement. Sereinement ? Pas vraiment. Aux abords des communautés agricoles qui se sont constituées, le danger rôde. Et la vie d'une jeune femme est bouleversée lorsque la milice locale débarque et tue son père, qui semble être mystérieusement lié au blackout. Ces révélations l'amènent à se mettre en quête de réponses sur le passé, dans l'espoir d'un futur meilleur.

 

Mon avis: Après dix épisodes et avant la reprise prévue dans deux mois, j’ai envie de faire un point sur la nouvelle série « de » J.J. Abrams, Revolution. Je mets des guillemets parce qu’on a tendance à la définir ainsi alors que le véritable showrunner est Eric Kripke, modeste créateur de Supernatural. Ce raccourci, souhaité sans doute par la production, nourrit la paresse médiatique, et celle du spectateur, en proie parfois à certains doutes quant au « qui fait quoi » dans les séries américaines. Une ambiguïté sur le modus operandi créatif qui met à mal notre chère Politique des Auteurs mais je m’étendrai sur ce sujet une autre fois.

 

Peu importe ce que l’on pense de Lost (les ennuyeux épisodes flashback des premières saisons, les incohérences scénaristiques, le salmigondis crypto-religieux, la fin décevante…), le fait est que depuis sa disparition, aucune série ne l’a remplacée dans le cœur du grand public, au sens large, de l’amateur de séries occasionnel au geek ultime capable d’organiser des réunions secrètes dans sa cave avec ses amis imaginaires pour réviser furieusement, à défaut de se pendre avec, la théorie des cordes. Pourquoi diable Revolution réussirait là où d’autres séries fantastiques à gros budget, comme Flashforward et The Event, se sont lamentablement plantées ?

 

Premier élément de réponse : c’est une série qui est taillée pour durer. A partir d’une idée on ne peut plus simple, à savoir la disparition de l’électricité, Kripke a ouvert un champ des possibles hallucinant, une boîte de Pandore scénaristique au potentiel inépuisable. Non pas en s’acharnant à dépeindre les nouveaux modes de vie d’une civilisation privée de courant mais plutôt en réactivant le modèle des séries « itinérantes » dans lesquelles les protagonistes sont toujours en mouvement, que ce soit à pied, à cheval, en voiture ou en vaisseau spatial, avec un objectif plus ou moins précis en tête. La particularité de ces séries est que chaque épisode offre aux personnages une digression picaresque leur permettant de renverser un ordre établi tout en les rapprochant quand même de leur objectif initial. Pour simplifier, c’est une grande aventure parsemée de petites. D’où, a priori, des situations nouvelles à chaque épisode et donc un réservoir à histoires pouvant entretenir l’intérêt du téléspectateur pendant un certain temps. Comme dans Star Trek, Kung Fu, Stargate, voire même Sliders et K2000 ! Tiens, tiens…Star Trek… on devine l’empreinte d’Abrams. Qui plus est, privés d’énergie, les héros de Revolution ne sont pas mieux lotis que les îlotiers de Lost. Sauf que potentiellement, niveau surface à arpenter, y a pas photo.

 

C’est d’ailleurs le deuxième point important : l’aspect ludique de l’entreprise, terriblement excitant. Les personnages, et donc les téléspectateurs, ont tout un monde, voire plusieurs, à (re)découvrir tandis qu’ils se découvrent eux-mêmes. Ce reboot géant, véritable fantasme anarchiste, dessine de nouveaux terrains de jeu, change les règles de ce jeu et inverse les rôles dominants/dominés. La globalisation est morte et enterrée, le monde n’est plus un village mais en revanche chaque village est un monde à part entière ce qui, encore une fois, sied parfaitement au morcèlement épisodique. A chacun de pouvoir se situer sur ce nouvel échiquier, sous peine de disparaître.

 

Ce qui nous amène à l’idée directrice, à mon sens, de cette série, en tous cas de cette première partie de saison. La régression matérielle et technologique n’entraîne pas forcément la régression morale et humaine, sauf chez ceux qui veulent à tout prix « retrouver la lumière ». Paradoxe intéressant : rétablir l’électricité serait synonyme de régression puisque cela ne servirait qu’à réactiver les machines de guerre et prendre le contrôle de la planète. Les vilains méchants de la République Monroe ne sont que des hommes des cavernes modernes à la recherche du feu pour attaquer le voisin. Monroe, soit dit en passant, est à mon avis une référence au Président James Monroe (1758-1831) et à sa doctrine ambigüe qui posa les bases de l’isolationnisme américain, soit un repli sur soi autant qu’un désir de conquête du reste du continent, ce qui colle bien au personnage de Bass. En revanche, les autres protagonistes, qu’ils soient dans le Résistance ou non, semblent s’être adaptés tant bien que mal et ne courent pas après le courant. C’est là où le titre prend son sens, il s’agit bien d’une « re-évolution » et pas d’une régression. L’écran-titre lapidaire le montre bien en faisant apparaître d’abord le mot « evolution » avant de faire clignoter et d’ajouter la lettre « r » devant. Le retour en arrière est donc une forme d’évolution qui met notamment en valeur les capacités d’adaptation des hommes telles que l’habileté, la ruse, le système D et, pour la Résistance, le courage, le panache et l’héroïsme.

 

Voilà pourquoi Revolution a tout du divertissement haut de gamme, en attendant la suite. On prend plaisir à suivre cet « eastern » par opposition au western puisque les personnages vont d’ouest en est, de Chicago à Philadelphie pour être précis (il y en a même un qui veut retourner sur le Vieux Continent !). Plaisir accentué par les divers clins d’œil et références que l’on peut, pour le coup, attribuer à J.J. Abrams. Par exemple, le nom de famille des héros est Matheson (vous reprendrez bien un peu d’onomastique ?). C’est évidemment un hommage à l’auteur de science-fiction Richard Matheson, qui non seulement a écrit des ouvrages sur des mondes post-apocalyptiques comme le fameux Je suis une légende, mais a en plus rédigé des scénarii pour des épisodes de La quatrième dimension et…Star Trek. Si l’évidence de l’hommage ne vous a pas saisi, j’ajoute alors qu’il est l’auteur du scénario, adapté d’une de ses nouvelles, de Duel, le premier film de l’idole absolue d’Abrams, Steven Spielberg… Mais notre ami J.J. est également féru de Star Wars, à tel point qu’il réalisera prochainement l'épisode VII de la saga.  

Ainsi, Revolution est saturée de références à l’univers de George Lucas, à tel point qu’on pourrait la rebaptiser Light Wars. Quelques exemples pêle-mêle : l’effrayant Giancarlo Esposito (Captain Neville) est un bras droit digne de Dark Vador (d’autant que c’était un gentil devenu méchant à cause du pouvoir); le badass cynique Miles Matheson se la joue Han Solo en protégeant un jeune frère et sa sœur (les Skywalker); leur gros pote barbu est un parfait Chewbacca; ils aident une ribambelle d’orphelins qui se battent comme des Ewoks; ajoutez des lasers aux sabres et vous obtenez fort logiquement des combats aux sabres laser; l’usine de Philadelphie fait une parfaite Etoile Noire; lors du duel final du 10ème épisode, « L’Empereur » Monroe propose à Matheson de le rejoindre de son côté qui, même s’il veut la lumière, n’en reste pas moins très obscur...

La victoire relative de la Résistance en cette fin de première partie de saison laisse augurer une réplique violente. Nous attendons désormais avec impatience que la République, à défaut d’Empire, contre-attaque.

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 12:25

Pour ceux qui avaient piscine samedi aprèm...

http://www.lemouv.fr/diffusion-100-breaking-bad

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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 16:40
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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 19:34

Demain samedi à 17h sur Le Mouv', je participe une nouvelle fois avec grand plaisir à l'émission Saison 1, Episode 1. Une émission 100% Breaking Bad, une de mes 3 séries préférées (avec Kojak et L'Amour du Risque bien sûr). Et sans spoiler (ou presque!).

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