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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 15:26
The White Queen (Pilote)

Nouveau Game of Thrones ou vieux trône bas de gamme?

En 1464, l'Angleterre est en guerre depuis neuf ans. Deux familles, les York et les Lancaster, s'opposent violemment pour s'emparer du trône. Entre manigances, déceptions et trahisons, trois femmes - Elizabeth Woodville, Margaret Beaufort et Anne Neville - vont avoir un rôle déterminant dans l'Histoire. Chacune va défendre à sa façon sa cause et celle des êtres aimés.

Oyez, oyez! Sonnez trompettes, battez tambours, voici le nouveau Game of Thrones! Série bâtarde anglo-américaine, diffusée en ce moment sur la BBC et à partir du 10 août sur Starz (Spartacus, Boss) dans une version plus érotique (!), The White Queen entre dans une catégorie particulièrement perverse que nous appellerons « opportunisme légitime ». Adaptation des romans historiques de Philippa Gregory, l’action se déroule en 1464, à l’époque de la Guerre des Deux Roses, violente guerre civile pour l’accession au trône d’Angleterre, opposant deux Maisons célèbres, les York et les Lancaster. Un trône, une guerre, des York/Stark et des Lancaster/Lannister, un roi déchu appelé « mad King », un soupçon de magie par-ci, des visions surnaturelles par-là, voilà pour l’opportunisme. Pour ce qui est de la légitimité, il faut reconnaître le fait que George R.R. Martin, l’auteur de la série littéraire du Trône de fer, s’est effectivement inspiré de cet événement marquant de l’histoire anglaise pour créer une partie de son univers et de ses personnages, d’où la ressemblance des noms. Une aubaine pour Philippa Gregory, auteure de Deux sœurs pour un roi, qui put écrire ses romans en surfant sur le succès de Martin sans en avoir l’air, grâce à la caution historique de l’entreprise. Idem désormais pour la série dérivée.

The White Queen (Pilote)

Mais ce contexte, a priori avantageux, dessert au final la série car la comparaison avec GOT, inévitable, est loin de jouer en sa faveur. Et cela dès la première scène, qui nous revoie maladroitement à celle du premier épisode de sa cousine américaine (un homme est pourchassé par une force inconnue dans une forêt enneigée). Le reste est à l’avenant. Tous les thèmes, ou presque, sont là : honneur, famille, amour, jalousie, trahison, complot… Mais tous sont traités d’une manière étrangement minimaliste. Je ne parle pas du manque de moyens, même s’il est évident, mais plutôt d’un manque de souffle épique et de densité narrative. L’aridité de ce récit dépassionné dessine les contours de ce qui pourrait ressembler à un GOT squelettique en charentaises, prisonnier de l’Idée platonicienne du Décor, pour rester poli, composée d’éléments uniques (un arbre, un point de rendez-vous, une ferme, une mini cour de château…). Nous ne sommes pas loin du Chevalier de Pardaillec des Inconnus…

The White Queen (Pilote)

C’est paradoxalement cet aspect fauché qui pourrait sauver la série. Il faut avouer qu’il y a un certain charme suranné dans toute cette affaire, loin d’être désagréable, et que l’on qualifiera d’old fashioned. On appelle d’ailleurs le huis-clos de nos vœux, loin du (hors-) champ de bataille, car c’est la forme qui conviendrait le mieux à cette histoire de reine menacée en son château. Les acteurs feront le reste, l’excellent James Frain en tête, déjà savoureux dans son rôle de comploteur à l’ambition dévorante. Mais on attendait tout de même plus d’audace de la part de la créatrice Emma Frost, ancienne scénariste de la déjantée Shameless. Petite anecdote à son sujet pour terminer : Emma Frost c’est aussi le nom d’un des personnages d’X-Men, et le surnom de ce personnage n’est autre que…The White Queen ! Une coïncidence étonnante même si, à l’instar de cette série, ça ne casse pas trois pattes à un dragon.

La Note: 2.5/5

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