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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 14:49
Hemlock Grove (Pilote)

Serons-nous à crocs?

Dans les bois de Hemlock Grove en Pennsylvanie, près de l'aciérie abandonnée de Godfrey, est retrouvé le corps mutilé et sans vie d'une jeune fille. Une chasse à l'homme s'ensuit mais les autorités ne sont pas certaines que ce soit d'un homme dont elles devraient être à la recherche...

Dire que l’on attendait avec impatience cette nouvelle série horrifique serait exagéré. D’une part parce que les loups-garous commencent à nous lasser (Teen Wolf, True Blood, Being Human, Sanctuary, Vampire Diaries…) et d’autre part parce que la « caution cinéma » désormais de rigueur dans les productions télé US est incarnée par Eli Roth, petit faiseur malin mais sans génie d’Hostel, qui a surtout le mérite d’être un pote de Tarantino. Quant au « vrai » créateur du show, c’est un illustre inconnu qui adapte son propre bouquin… tout aussi inconnu. Bref, peu de raisons de s’emballer si ce n’est le fait qu’il s’agisse d’une nouvelle production Netflix, après la réussie House of Cards, parrainée par David Fincher.

Hemlock Grove (Pilote)

Difficile d’avoir un avis tranché après la vision de ce pilote manquant singulièrement de tranchant. C’est paradoxalement un bon point pour la série car cela signifie que l’on va se farcir d’autres épisodes, d’autant qu’ils sont déjà tous disponibles, Netflix oblige. La présence de Roth laissait présager un bain de sang dépourvu de nuance se vautrant allègrement dans la surenchère gore voyeuriste mais il n’en est rien, fort heureusement. Au contraire, cette entrée en matière instaure un climat d’inquiétante étrangeté, avouons le assez séduisant, doté d’une violence contenue voire rejetée volontairement dans les marges du hors-champ. Roth, qui met en scène ce pilote, joue habilement avec les attentes de notre regard apeuré mais avide de sensations. Il nous fait même un pied-de-nez en nous offrant comme seul plan terrifiant un regard justement, celui atrophié d’une jeune femme face caméra dévisageant nos attentes malsaines. Bien vu, si l’on peut dire.

Hemlock Grove (Pilote)

Une jeune femme longtemps cachée par sa chevelure noire, à l’instar de la fameuse Sadako de Ring. Ce n’est d’ailleurs pas la seule référence. Certains décors gothiques somptueux associés à une lumière diaphane irréelle nous rappellent l’univers de Tim Burton, d’autant que Famke Janssen ressemble à s’y méprendre à Lisa Marie, l’ancienne égérie burtonienne. Il y a également un côté foire aux monstres proche à la fois de Frankenstein et d’Elephant man, surtout dans la partition musicale. Enfin l’aspect teen movie avec son campus, ses cheerleaders, ses beaux gosses et autres nerds nous laisse espérer, pourquoi pas, une version malsaine et immorale de Twilight.

Pour l’instant, et malgré certains acteurs parfois catastrophiques, on a envie de voir la suite et de se laisser prendre par ce rythme atypique et vénéneux qui nous rendra soit accroc, soit à cran.

La Note: 2.7/5

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