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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 18:02
Vikings (Saison 1)

La Conquête de l'Ouest

Scandinavie, à la fin du 8ème siècle. Ragnar Lodbrok, un jeune guerrier viking, est avide d'aventures et de nouvelles conquêtes. Lassé des pillages sur les terres de l'Est, il se met en tête d'explorer l'Ouest par la mer. Malgré la réprobation de son chef, Haraldson, il se fie aux signes et à la volonté des dieux, en construisant une nouvelle génération de vaisseaux, plus légers et plus rapides...

Diffusée depuis début mars outre-Atlantique, la première saison de Vikings s’est achevée il y a quelques semaines et sera visible sur Canal + à partir du 10 juin prochain. Produite pour la très sérieuse chaîne canadienne History, tournée en Irlande et écrite par Michael Hirst, spécialiste de l’Histoire anglaise sur grand et petit écran (le diptyque Elizabeth et Les Tudors notamment), la série avait pour objectif de familiariser le téléspectateur aux us et coutumes ainsi qu’à l’expansion progressive de ce peuple tout en surfant sur la vague, que dis-je, le tsunami épique de Game of Thrones. A ce titre, la bande annonce ne pouvait pas être plus putassière, elle qui nous promettait « The storm is coming », référence à peine voilée au fameux « Winter is coming » de GOT. Mais après tout pourquoi pas ? D’autant qu’en effet, si l’image des Vikings est très présente dans l’inconscient collectif, leur histoire à proprement parlé est loin d’être connue de tous.

Evoquons tout d’abord la comparaison avec le célèbre royaume de notre tête-à-claques préférée, l’horrible King Joffrey. Certains ont dit que Vikings était un sous-GOT. Pas faux même si un peu réducteur. Certes il y a beaucoup moins d’ampleur, de souffle et de foisonnement dans le récit mais cela permet de développer une intrigue plus resserrée sur les personnages et plus directe dans sa représentation de leurs aventures sanguinaires. Alors que les nombreuses figures de Game of Thrones avancent par à-coups comme des pions sur un échiquier complexe, ceux de Vikings ont le temps en un épisode et demi de faire un aller-retour en Drakkar entre le Danemark et les côtes anglaises, en ayant pris soin au passage de piller et tuer tout ce qui bouge. En ce sens la série est une sorte de GOT plus intimiste et plus directe.

Vikings (Saison 1)

Même si elle est esthétiquement moins recherchée, elle nous fait penser aussi au film de Nicolas Winding Refn, Valhalla Rising – Le Guerrier Silencieux qui mettait en scène l’hallucinant Mads Mikkelsen, notamment dans son approche métaphysique et spirituelle. Si les Dieux des vikings régissent leurs moindres faits et gestes, ce sont bien les visions d’un homme qui peuvent bousculer l’ordre établi. Sous couvert de communications divines, ce sont l’audace et la folie de Ragnar Lodbrok qui permettent à son peuple d’évoluer. Ainsi, alors que les Dieux scandinaves s’opposent de manière terre-à-terre à celui du prêtre catholique (otage des vikings), c’est la transcendance bien humaine d’un héros en devenir qui nous est proposée, et qui nous captive, sans que cela n’empêche à la beauté mystérieuse du surnaturel de poindre discrètement par moment.

Vikings (Saison 1)

Bon, malgré tout, il faut reconnaître un petit coté cheap à l’ensemble. Hirst a logiquement fait confiance à la Suède. Johan Renck (Breaking Bad, The Walking Dead…) à la réalisation de trois épisodes, très bien. Fever Ray au générique, bravo. Mais les décors Ikea, c’est limite. J’exagère à peine. Les combats et duels sont également souvent ratés et manquent de panache (voir photo ci-dessus). Quant aux acteurs, certains surjouent inutilement, Gabriel Byrne est à la ramasse et le rôle principal, étonnant clone des deux Pitt (Brad et Michael), ne se dépare jamais de son sourire narquois quelle que soient les situations. C’est amusant au début, bien moins par la suite. Mais cela ne nous empêchera pas de voguer dans cette galère pour une deuxième saison d’ores et déjà annoncée.

La Note: 3/5

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